Une séance de MOT. Au cube

En novembre 2023 s’est tenue dans les locaux lyonnais de l’Anact près de la Part-Dieu, une séance de travail avec 7 participants et 4 témoins et aidants

L’objectif : mettre en application la méthode de l’objet technique. Et ce dans un environnement particulier : celui des livreurs à vélo qui travaillent (sans être salariés) au service des plateformes telles que UberEats, ou Deliveroo.

Tout d’abord, il faut choisir un objet technique.

Ce sera le sac de livraison de repas. Un accessoire bien connu des citadins, porté par les livreurs à vélo qui transportent les repas du restaurant au domicile des clients, au service des plateformes

Ce sac porte un nom très explicite : le cube.

Il servira de médiateur pour faire comprendre comment se vit l’activité réelle des livreurs. Mais pas seulement. Cette séance doit surtout donner des pistes pour transformer les conditions de travail : montrer et transformer. Nous sommes dans la construction des outils pour renforcer le dialogue social technologique au travail.

Le cube aura été au préalable rempli des objets indispensables aux livreurs. De la documentation est également mise à disposition des 7 participants. Un conseiller technique est aussi là pour répondre aux questions plus précises des participants. C’est un ancien livreur et il a appris, année après année, qu’il pleuve ou qu’il neige, tout ce qui n’est pas donné à savoir sans effort sur la pratique réelle du métier.

Trois étapes sont à suivre :

1° Identifier tous les éléments du cube. De quoi a-t-on besoin dans la pratique ?

2° Établir des liens entre ce éléments

3° Expliquer comment cela marche. Établir la loi de fonctionnement et la montrer sur un tableau, à l’aide de vignettes.

Une heure et demi de cogitations, de dialogues, d’interpellation pour comprendre à quoi peuvent servir lanières, cadenas, éponges… Entre autres choses.

En fin de séance, un schéma de loi de fonctionnement aura bien été établi. Les 7 participants ne pourront sans doute pas faire leurs premières livraisons dans la soirée.

Mais le but aura été atteint : se poser des questions. Y répondre. En bref : dialoguer.

Un après-midi pour accoucher d’un dialogue. Parce que lorsque l’on se concentre sur un objet, on oublie les conflits qui ferment la discussion.

A lire : le texte référence de Michel Marcon